Lloyd Durling

Bit part

Lloyd Durling - In the Black

In the Black
Huile et crayon feutre sur papier, 84 x 90 cm

Lloyd Durling - In the Pink

In the Pink
Huile et crayon feutre sur papier, 84 x 90 cm

Lloyd Durling - Jazz Hands 2

Jazz Hands 2
Huile et crayon feutre sur papier, 30 x 42 cm

Lloyd Durling - Jazz Hands 3

Jazz Hands 3
Huile et crayon feutre sur papier, 30 x 42 cm

Lloyd Durling - View of Exhibition

Vue de l'exposition

Bit part

Au cœur de l’œuvre de Durling se niche une dualité entre la forme et la non-forme. Cette dualité ne constitue pas pour autant une vision Manichéenne ; elle est bien trop astucieuse, bien trop ancrée dans le réel pour être réduite à une telle analogie entre la lumière et l’obscurité, entre le bien et le mal. Elle est trop plongée dans la sensualité, dans le corporel pour supporter une telle restriction.

L’apparente économie de structure est le résultat d’un processus cumulatif, selon lequel chaque marque répétée dispose d’une micro-aura individuelle due au chevauchement, à la mise en place, qui est reflétée par l’oeuvre dans son ensemble. Il ne s’agit pourtant pas d’une simple volonté de faire de l’effet : l’attrait ou la transe de la répétition crée un dynamisme qui tient de la décharge d’électricité statique. La simplicité des principaux moyens d’expression de l’artiste - le feutre et l’huile, l’utilisation du papier comme support - nous conduit tout droit à la surface.

Impossible de sous-estimer l’importance de la surface. La ligne laisse place à des zones de contact, de chevauchement et d’omission. L’espace entoure une image. Les zones restées vierges s’écartent de leur rôle de silhouette suggestive et entrent en résonance avec l’absence de forme. Nous sommes alors aspirés dans la participation immédiate ; notre besoin d’information devient la force motrice. Et en fin de compte, c’est bien ce dont il s’agit. D’information.

L’œuvre précédente de l’artiste, qui évoque des environnements complètement démontés, nous renvoie à un certain éclat rétro du monde du cinéma, et au concept de montage qui lui est associé. Difficile à situer sur le plan historique, il semble que la question qui nous est posée est de savoir à quel moment le présent glisse dans le passé, et dans quelle mesure cette perception est influencée par les fictions auxquelles nous sommes exposés. Durling reconnaît s’être inspiré de la cinématographie de Claude Chabrol, et notamment de la collision texturale entre l’expression atavique et les conventions sociales, de la surface calme perturbée par des accès de brutalité inattendus dans des films comme La Femme infidèle, Le Boucher ou Que la bête meure.

Son œuvre récente traite de la nature ouvertement sexuelle/sensuelle des plantes, ainsi que de ce qui peut être perçu comme une cruauté intrinsèque. D’un point de vue stylistique, dans la suggestion du collage et du déchirement, des références discrètes à l’oeuvre de Clyfford Still, une autre influence clé, sont bien présentes. La forme évoque encore l’accumulation et l’omission, en ajoutant cette fois la complexité des formes suggérées. Une oeuvre particulière nous vient à l’esprit. New Lips. D’un point de vue chromatique, elle évoque la froideur ancrée dans la signature de Durling. Mais même si l’on met de côté le titre et ce qu’il nous évoque, la plante (une sarracénie pourpre) se métamorphose en bouche. Toutefois, l’association directe entre la plante et les lèvres pénètre dans un territoire troublant. Il s’agit d’une bouche composée de peau greffée, transplantée. A l’instar de nombreuses œuvres représentant des plantes, celle-ci dégage une énergie repoussante ; la séduction s’effrite pour laisser place à la confrontation à la mortalité - un gros plan qui provoque la défamiliarisation de l’acceptation traditionnelle du Memento Mori. Il doit être souligné que la surface jouit ici d’un relâchement exploratoire par l’application d’eau, d’un détachement du travail associé à un abandon qui fait voyager l’œuvre dans de nouveaux mondes.

Le travail de greffe auquel il est fait allusion dans New Lips nous amène à présenter des explorations au Château de Sacy. Une intervention ambitieuse impliquant l’interaction de l’œuvre d’art et de l’environnement, la greffe de l’image sur son sujet. Une exploration dans laquelle l’oeuvre d’art devient la surface réelle du monde, ainsi que son témoignage.

Patrick Brandon

Traduction : A. Glodowiez


Travail antérieur

Lloyd Durling - New Lips

New Lips
Aquarelle sur papier, 12 x 16 cm, 2010

Still life (Ivory Black)

Still life (Ivory Black)
Gravure sur bois, 36 x 26 cm, 2010



Sunrise

Sunrise
Crayon et graphite sur papier, 30 x 42 cm, 2010

Red Interior

Red Interior
Crayon et graphite sur papier, 60 x 80 cm, 2010

Still life (Peach Black)

Still life (Peach Black)
Gravure sur bois, 36 x 26 cm, 2010

Lloyd Durling Né à Solihull. Vit et travaille à Londres. E-mail lloyddurling@hotmail.com Expositions personnelles
2011

Bit Part

, Château de Sacy, Picardie

Assembly

, Chapter, Cardiff
2010

Laughter Staggers On

, Golden, Chicago
2006

Schadenfreude

, Royal Academy of Arts, Sackler Project Gallery, Londres

Somewhere Better Than This

, Pippy Houldsworth, Londres Expositions collectives (sélection)
2010
International Biennial of Engraving, Acqui Terme, Italie

Sweet Dis/order

, Whitworth Art Gallery & Museum, Manchester
2009

The Disciples of Lucas Cranach

, Utrophia Project Space, Londres

Exeter Contemporary Open

, Exeter Phoenix Arts Centre

Supernature

, View Art Gallery, Bristol

(….)

, Omphalos Arte Contemporanea, Bari, Italie

Hanging In The Balance

, Pippy Houldsworth, Londres
2008

Rotate

, Contemporary Art Society, Londres

The Golden Record

, Collective Gallery, Edimbourg
2007

Loners’ Island

, g39, Cardiff

Revolver

, Second Exposure, Penzance

Things We Lost In The Fire

, City Art Gallery, Leicester

Salon 2007 New British Painting & Works On Paper

, Londres
2006

Things We Lost In The Fire

, Transition, Londres Outpost Contemporary Art, Los Angeles Presse
2010
Artslant,

Laughter Staggers On

, juin 2010, revue par by Robyn Farrell Roulo
2009
Drawn In, AN Magazine, juillet 2009, revue par Nigel Davies Supernature, Art Cornwall, revue par Patrick Brandon Matchbox, 12 février 2009 The First Post, 9 février 2009, revue par Neal Brown
2008
One In The Other, g39 Publication, 2008 Revolver, New Wave In Cornish Art, publication de Smith & Stox
2007
The Guardian, 15 décembre 2007, revue par Jessica Lack The Guardian, 10 mars 2007, revue par Robert Clark Garageland Magazine, N° 2, article par Gordon Dalton Kulturflash, N° 172, mars 2007
2006
Niete Per La Giente, Young Mountains Publishing, 2006 Collections, Résidences & Prix Résidence, Ateliers d’artistes de Sacy, 2011 Oppenheim John-Downes Memorial Trust. Décembre 2010 Museum of Engraving Collection, Paleologi Castle, Italie Progressive Art Collection, USA Whitworth Art Gallery & Museum, Manchester Nomura Bank, Japon Fidelity PLC, Londres Collection de Gillian Anderson Collections privées au Royaume Uni Formation
2003-2004
The London Institute
1997-2000
Birmingham Institute of Art & Design
1995-1997
Solihull College of Technology